J’ai récemment adhéré à une association dont le premier principe consiste à échanger des services ou des objets sans
argent. Pour plus de détails, voir le site le plus complet sur les SEL.
http://selidaire.org/spip/
Lors de la première réunion à laquelle j’ai assisté, je me suis immédiatement fait coller par un mec qui ne se prenait
pas pour le dernier des imbéciles. Il m’a vanté toutes ses compétences en insistant bien sur l’étendue de ses capacités. Il se trouve qu’elles correspondaient pile à tout ce dont j’avais besoin,
comme la majorité des femmes seules et ayant peu de moyens.
Je prends donc contact par mail avec ce Monsieur en lui demandant de ne pas me téléphoner avant midi. Deux jours après, la sonnerie retentit à 9 h 45,
réveillant ma fille venue passer une journée chez moi. Non seulement Monsieur ne s’excuse pas, mais encore il prétend qu’il faut secouer les jeunes. C’est vrai qu’il m’a raconté avoir mis
son fils dans un établissement scolaire privé car il se faisait battre par ses pairs dans le public. Ma fille, ayant grâce à mon aide, résolu ce problème en CE1, je commençai déjà à
m’inquiéter pour la progéniture de ce mal-élevé. Il se trouve qu’à ce jour, Daphné sort tout juste de convalescence après une trépanation, prépare très consciencieusement ses cours de lycée
et travaille sur une thèse de doctorat. Je ne donne pas ces précisions pour me vanter, mais simplement pour insister sur l’incongruité des propos de ce Monsieur. Puis il me demande pourquoi je
suis mal à l’aise alors que, levée depuis peu, j’aime être tranquille le matin. Ah ? Il n’avait pas bien lu mon mail !
Il commence à m’expliquer qu’il lui faudrait passer chez moi très rapidement pour voir « la bête ». Ensuite, il pourrait l’emporter afin d’en refaire l’installation. Je lui répète que je souhaite
avant tout apprendre à la faire seule afin d’être autonome en informatique. Il m’est arrivé une fois dans l’urgence de réinstaller mon PC à l’aveuglette. Je lui dis alors que si j’étais
conseillée, cela serait d’autant plus aisé.
Sans me demander depuis combien de temps je me suis mise à l’informatique, le Sieur CB me dit : « Si tu ne sais pas encore le faire, c’est que tu n’es pas douée et n’y arrivera jamais. Tu ferais
mieux de laisser tomber et de me faire confiance ». Sic !
Ensuite, il m’annonce que s’il se déplaçait – ce que je ne lui avais jamais demandé – j’allais devoir payer pour le travail qu’il exécuterait.
Entre-temps, je parle à quelques anciennes adhérentes qui m'alertent sur son aspect dragueur, ce qui n’est pas forcément désagréable! Mais elles
insistent surtout sur des tendances malsaines, voire perverses. J'entends même le mot répugnant. Il raconte à qui veut l’entendre les incompétences sexuelles de sa femme.
In fine, il attendrait d’en trouver une pour s’installer chez elle. J’apprends aussi qu’il n’a jamais assez d’argent et travaille au noir plusieurs heures par jour afin de combler son
besoin de posséder. Quant à la Conscience, en a-t-il une?
Il me rappelle deux fois en me demandant s’il peut passer dans l’après-midi, ce que je refuse. Il entre alors dans un autre discours : « Si je
vais sur ta machine, je saurai tout sur ta vie, à moins que tu n’enlèves certaines données. Par exemple, si tu gagnes 30 000 € par mois et si tu as des mœurs spéciales comme la zoophilie ». Sain,
ce discours ! Si je gagnais autant par mois, je n’aurais peut-être pas eu l’idée de m’inscrire dans un SEL, à moins de faire preuve d’un altruisme démesuré. Il en remet une couche,
inconscient de prêcher contre sa paroisse en ajoutant :
LUI :« J’ai travaillé sur le PC d’une psychanalyste et j’ai pu lire tous les dossiers de ses client(e)s. Comme l’informatique était le cadet de ses soucis et qu’elle n’y connaissait rien, elle
n’avait pas pensé à retirer les dossiers de son système. »
MOI : « Tu es très curieux de l'intimité des femmes. Sais-tu que tu as une réputation de dragueur. » Gentille, ma formule !
LUI : « Je n’ai pas couché avec toutes les copines du SEL ».
MOI : « Peut-être parce qu’elles n’ont pas voulu de toi ».
Silence.
LUI : « C’est vrai que tu es très attrayante.»
MOI : « Oui mais je préfère les mecs minces et plus jeunes.»
J’avais appuyé là où ça fait mal.
J’étais tombée sur un pervers sexuel qui n’assumait pas sa condition. Et je ne suis pourtant pas facilement dérangée par les pervers polymorphes...comme dirait Freud qui n’assurait pas lui non
plus avec la gente féminine.
A suivre...
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