Comprendre les origines de sa jalousie?
Foutaises! Ca peut être utile comme point de départ, mais nettement insuffisant.
Le pourquoi me semble plus facile que le comment. Ce qui reflète une fois de plus mes divergences avec "la psychanalyse freudienne mal élaborée"...
Je souffre d'une jalousie abandonnique et après en avoir pris conscience, j'ai mis des années à
di-gérer ce problème.
"Les vraies jalousies, on n'en parle pas" : affirmait un homme avec lequel je discutais de cette
perturbation émotionnelle.
Au quotidien, il faut savoir réaliser dès le moindre trouble qu'on sent monter sa jalousie...et vite, vite, en faire part à l'autre avec légèreté. Le fait d'étaler la plus petite pointe de jalousie permet souvent de minimiser la souffrance ou de s'apercevoir qu'on s'est monté la tête tout seul!
En cas de jalousie chez la femme, quelques conseils primaires peuvent être les bienvenus.
Et quand votre homme regarde une femme, faites comme lui et commentez ce que vous voyez. Puis, au détour du chemin, vous regardez ostensiblement un homme qui vous plaît. Si le vôtre ne réagit pas la première fois, c'est qu'il a confiance en vous, ce qui est déjà encourageant pour tenter de lui en accorder un peu aussi.
Pour moi, la jalousie n'est pas une preuve d'amour, mais il n'y a pas d'amour sans jalousie.
L'autre ne nous appartient pas et il faut faire avec. Pour positiver, la jalousie modérée peut être une occasion de régénérer l’amour.
Mes « collègues blogueuses » ( Allez, Lounna, sors de ton marasme!) semblant se poser pas mal de questions sur le thème de la jalousie, j’ai repensé à plusieurs anecdotes vécues avec le père de ma fille qui était un jaloux pathologique...et légèrement plus infidèle que moi ! Car comment imaginer que celui que l’on aime nous trompe, si l’on n’a pas dans la tête cette intention pour soi-même ?
Cette idée peut sembler contestable...Mais j’ai remarqué, durant ma longue vie amoureuse,que les plus jaloux étaient les plus infidèles...Je n’en fait pas une règle. C’est juste un constat qui m’interpelle !
Nous le nommerons Jean-Paul, et mon amant précédent Patrick.
Prologue
Quand j’ai rencontré le père de ma fille, je venais de rompre avec Patrick, pianiste doué mais flemmard, la sensibilité à fleur de peau et le goût de la provocation. Nous étions en fait assez semblables.
En revanche, Jean-Paul était un matheux obsédé par le jeu des échecs et à la limite de l’autisme.
Si le premier communiquait un peu trop, le second présentait la carence inverse.
Chapitre 1
Un soir de printemps, nous assistons, Jean-Paul et moi, à une représentation au théâtre du Châtelet. Sur le choix de la pièce, j’avais encore dû me faire influencer par une critique de Télérama car l’ennui régnait mortel grave.
A l’entracte, nous échangeons nos points de vue autour d’un verre ; nous décidons de ne pas subir la deuxième partie et de nous en aller.
Au cours de nos déambulations et par le plus grand des hasards, nous nous retrouvons face à Patrick accompagné de son ami Charles.
On n’a pas vécu avec un mec durant deux ans sans le saluer lorsqu’on le croise! D’autant moins qu’après 68, la jalousie n’était pas de mise !
Mais certains n’étaient pas trop imprégnés des tendances soixante-huitardes et n’en prenaient que le meilleur. La fête, oui ; la remise en cause, non.
Durant cette rencontre, la banalité des échanges verbaux aurait pu calmer les tensions dues à la jalousie viscérale de Jean-Paul et au malaise qu’elle suscitait en moi.
Mais point de paix pour ceux qui aiment souffrir.
Nous exprimons donc notre ennui. Mon ex et son ami nous rejoignent sur ces impressions.
... puis, ce dialogue en dérive, incontrôlable :
« Je pense que nous allons partir » dis-je avec précautions.
« Nous aussi » me répondent Patrick et son acolyte.
Alors, dans toute sa splendeur habituelle, Jean-Paul s’adresse à moi :
« A moins que tu ne préfères rester ! ».
Montée d’adrénaline immédiate devant cette mauvaise foi. Face aux deux autres, je me la joue hypocrite, mais pour peu de temps encore :
«Ah ! Bon ? Je croyais que nous avions pris la décision de nous en aller ? »
« Mais si tu as changé d’avis, ne te gêne pas » entérine Jean-Paul avec une hargne contenue et néanmoins très perceptible.
Je lance un tchao rapide à mon passé et me précipite vers la sortie.
Nous sommes entre Le Châtelet et l’Hôtel de Ville, en plein week-end. Donc loin d’être seuls sur la Place de Paris !
Au milieu de l’avenue, je me lâche en invectives devant des dizaines de témoins. Un concentré de tout ce que déteste le géniteur de ma fille. La vérité criante déversée devant témoins.
Le moyen radical de l’amener au bord de la crise de nerfs. Si certains hommes osent prétendre que ce phénomène demeure strictement féminin, je puis vous affirmer qu’ils n’en réchappent pas ! Freud n’a pas toujours été objectif sur ses notions de l’hystérie...
Alors se produit une scène typique de l’incommunicabilité entre deux êtres qui ne se situent pas dans les mêmes strates.
Plus je m’évertue à expliquer l’absurdité de la situation, plus mon compagnon s’enfonce dans la mauvaise foi et insiste :
« Ce n’est pas possible que nous rencontrions ton ex si tu ne lui as pas donné rendez-vous ! »
J’ai beau répéter que ç’aurait été débile de prévoir une rencontre de cette sorte, l’autre est convaincu et rien ne pourra le ramener à la raison.
Pendant ce temps, tous les passants se bidonnent. J’en rajoute un peu.
Car il vaut mieux faire rire les autres que les faire pleurer, même à nos dépends.
C’est un point de vue que ma fille ne partage pas. Pour moi, seule la conscience du ridicule fait la
différence.
Chapitre 2, ici.
Chapitre 3.