Emue par ce commentaire que je viens de recevoir à l'un de
mes posts sur le Harcèlement à l'Education
Nationale , je vous le copie en article car je sais que peu de blogueurs lisent intégralement ou régulièrement les commentaires.
Et un suicide d'instit de plus (6 oct 2008) !
Pauvres gens....
C’est par cette généralité que je veux exprimer ici mon soutien à la pseudo-communauté éducative, aux proches de cette énième enseignante “suicidée”, et mon affliction à lire certaines
réactions de braves mères de famille, convaincues de détenir la science éducative infuse sous prétexte qu’elles ont échoué plusieurs fois à la maternité (et hélas, rarement à cause du même
géniteur).
Tout d’abord, pas de faux procès ; je me targue de connaître le sujet, j’ai été instit pendant 15 ans ; mais assistant à la dégradation des conditions de travail, j’ai préféré raccrocher et créer
ma propre Société (que du bonheur ! ).
Alors cher(es) membres de ce forum, merci de prendre bonne note des axiomes suivants :
-L’instit est à présent considéré(e) au mieux comme une nounou assermentée, même à bac+5 ; tout ce qui importe aux parents, c’est que l’on garde leurs chérubins 6 à 7h/jour pour qu’ils aient la
paix.
-Les collègues de l’instit dépressive se fichent royalement de son état ; aucune solidarité n’existe dans ce métier, par ailleurs désespérément féminin ; pour tout un chacun, un enseignant qui
déprime, c’est de sa faute, car il ne sait pas tenir sa classe ! Comme la hiérarchie étouffe systématiquement tout problème, ses “collègues” se détourneront logiquement du dépressif, par crainte
de contagion et d’être mal vus par leur pseudo-hiérarchie. Une enseignante qui se suicide, c’est donc quelque part une sélection naturelle qui s’opère...
-La hiérarchie pratique à tout va la politique du “tout va bien” ; surtout aucune vague ne doit venir troubler le bien être de ces planqués imbus de leur titre ridiculo-ronflant d’inspecteur ; la
plupart du temps, ces bonnes gens n’ont d’ailleurs jamais enseigné de leur vie ; amis enseignants, n’attendez aucun soutien de ces hypocrites, qui seront plus à même de prêter l’oreille aux
récriminations d’une parent d’élève alcoolique plutôt qu’à vos propres problèmes ; si vous la ramenez trop, une petite gueulante style adjudant-chef vous rappellera très vite votre rang : vos
inspecteurs savent hélas à quel public ils s’adressent : une majorité de mères de famille, frileuses et timorées qui “ne veulent pas d’histoires” et qui admettront que si elles vont à l’école en
dégobillant le matin, c’est qu’elles n’ont pas les capacités pédagogiques pour tenir une classe...
Alors mes messages seront les suivants :
* Jeunes illuminé(e)s qui voulez enseigner, redescendez sur terre ; tout le monde se fiche de la mission divine que vous vous êtes auto-confiée ; ne regardez pas que le côté
fonctionnaire-sécurité-emloi et les vacances : non seulement en terme de reconnaissance sociale, vous accéderez péniblement à un vague statut de sous-aide adjoint à l’apprentie animatrice de 2ème
classe, mais de plus, un enseignant ça ne gagne guère plus que le smic, quand aux vacances, comptez que vous en consommerez la moitié à vous refaire une santé mentale et physique avant d’en avoir
la jouissance véritable ; je vous assure que depuis que j’ai quitté ce milieu infâme, les journées défilent à toute allure, et pas une seule fois les 15 jrs de Noël ou de pâques de me font
défaut.
* enseignants en activité : de grâce, ouvrez les yeux ! les hôpitaux psys sont remplis de vos coreligionnaires ; votre hiérarchie vous méprise, tout comme vos parents d’élèves qui se
foutent éperdument de vos diplômes et de vos problèmes en classe. Vos collègues vous lâcheront dès qu’ils sentiront le vent tourner, soucieux de préserver leurs minables prérogatives. S’ils se
suicident, bizarrement c’est jamais de la faute à l’EN ! Quand je vois l’émoi qu’avaient suscité les vagues de suicides chez Renault et Peugeot, ou chez les gardiens de la paix, alors
qu’aujourd’hui 6 octobre, pas une allusion sur ce suicide d'enseignante au journal télévisé de 13 h, il y a de quoi se poser des questions...Barrez-vous pendant qu’il est encore temps, ou
blindez-vous s’il ne vous reste que quelques années à tirer. Rappelez-vous que dans le privé, les p’tits chefs existent aussi, mais si vous faites preuve d’autant d’abnégation en entreprise que
das vos classes, vos qualités (et vos diplômes) ne tarderont pas à être reconnus : montée en grade, prime de fin d’année, participation aux bénefs, comités d’entreprise, épargne d’entreprise,
tout cela vous en ignorez tout ; et ne pleurez pas après vos vacances, avec les RTT c’est presque équivalent ; et quel bonheur de partir sur les routes, en villégiature, hors périodes
scolaires...Vous m’en direz des nouvelles.
* Inspecteurs, Recteurs et autres pseudos- professionnels de l’éducation : continuez ainsi à régner sur votre valetaille ; d’ici que vos serfs se révoltent, vous aurez accédé à la retraite la
plus imméritée qui soit.
* Chères mamans d’élèves ; délaissez votre balai à WC quelques années ; passez votre bac, une licence, puis réussissez le concours de l’IUFM ; ensuite allez enseigner ; vous viendrez après nous
expliquer comment doit-on procéder pour concourir à l’épanouissement de votre énième petite merveille.
Ce commentaire pourrait sembler excessif...Cependant, je considère que le milieu des enseignants du Primaire s'est énormément dégradé depuis au moins 10 ans... Rigidité et autosatisfaction sont
devenues les maîtresses de l'Instit. Plus l'on parle de travail en équipe, plus les frustrations sont sensibles. Car, à ce jour, l'idée d'équipe revient à exécuter les objectifs de chaque nouveau
ministère...Plus de réflexion ni d'expression de l'art de la pédagogie qui me semble bien loin d'être une science, comme le considèrent les
pédago-constructivistes qui nous bouffent la vie.
Pour ceux qui souhaitent plus d'infos sur le sujet, voir sur Sauver les Lettres.
Merci Charles !
J'approuve et soutiens totalement tes propos et j'attends encore les quelques personnes qui seraient prêtes à agir contre le harcèlement à l'Education
Nationale...