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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 17:12


Emue par ce commentaire que je viens de recevoir à l'un de mes posts sur le Harcèlement à l'Education Nationale , je vous le copie en article car je sais que peu de blogueurs lisent intégralement ou régulièrement les commentaires.

Et un suicide d'instit de plus (6 oct 2008) !

Pauvres gens....
C’est par cette généralité que je veux exprimer ici mon soutien à la pseudo-communauté éducative,  aux proches de cette énième enseignante “suicidée”, et mon affliction à lire certaines réactions de braves mères de famille, convaincues de détenir la science éducative infuse sous prétexte qu’elles ont échoué plusieurs fois à la maternité (et hélas, rarement à cause du même géniteur).
Tout d’abord, pas de faux procès ; je me targue de connaître le sujet, j’ai été instit pendant 15 ans ; mais assistant à la dégradation des conditions de travail, j’ai préféré raccrocher et créer ma propre Société (que du bonheur ! ).
Alors cher(es) membres de ce forum, merci de prendre bonne note des axiomes suivants :
-L’instit est à présent considéré(e) au mieux comme une nounou assermentée, même à bac+5 ; tout ce qui importe aux parents, c’est que l’on garde leurs chérubins 6 à 7h/jour pour qu’ils aient la paix.
-Les collègues de l’instit dépressive se fichent royalement de son état ; aucune solidarité n’existe dans ce métier, par ailleurs désespérément féminin ; pour tout un chacun, un enseignant qui déprime, c’est de sa faute, car il ne sait pas tenir sa classe ! Comme la hiérarchie étouffe systématiquement tout problème, ses “collègues” se détourneront logiquement du dépressif, par crainte de contagion et d’être mal vus par leur pseudo-hiérarchie. Une enseignante qui se suicide, c’est donc quelque part une sélection naturelle qui s’opère...
-La hiérarchie pratique à tout va la politique du “tout va bien” ; surtout aucune vague ne doit venir troubler le bien être de ces planqués imbus de leur titre ridiculo-ronflant d’inspecteur ; la plupart du temps, ces bonnes gens n’ont d’ailleurs jamais enseigné de leur vie ; amis enseignants, n’attendez aucun soutien de ces hypocrites, qui seront plus à même de prêter l’oreille aux récriminations d’une parent d’élève alcoolique plutôt qu’à vos propres problèmes ; si vous la ramenez trop, une petite gueulante style adjudant-chef vous rappellera très vite votre rang : vos inspecteurs savent hélas à quel public ils s’adressent : une majorité de mères de famille, frileuses et timorées qui “ne veulent pas d’histoires” et qui admettront que si elles vont à l’école en dégobillant le matin, c’est qu’elles n’ont pas les capacités pédagogiques pour tenir une classe...

Alors mes messages seront les suivants :
* Jeunes illuminé(e)s qui voulez enseigner, redescendez sur terre ; tout le monde se fiche de la mission divine que vous vous êtes auto-confiée ; ne regardez pas que le côté fonctionnaire-sécurité-emloi et les vacances : non seulement en terme de reconnaissance sociale, vous accéderez péniblement à un vague statut de sous-aide adjoint à l’apprentie animatrice de 2ème classe, mais de plus, un enseignant ça ne gagne guère plus que le smic, quand aux vacances, comptez que vous en consommerez la moitié à vous refaire une santé mentale et physique avant d’en avoir la jouissance véritable ; je vous assure que depuis que j’ai quitté ce milieu infâme, les journées défilent à toute allure, et pas une seule fois les 15 jrs de Noël ou de pâques de me font défaut.
* enseignants en activité : de grâce, ouvrez les yeux  ! les hôpitaux psys sont remplis de vos coreligionnaires ; votre hiérarchie vous méprise, tout comme vos parents d’élèves qui se foutent éperdument de vos diplômes et de vos problèmes en classe. Vos collègues vous lâcheront dès qu’ils sentiront le vent tourner, soucieux de préserver leurs minables prérogatives. S’ils se suicident, bizarrement c’est jamais de la faute à l’EN ! Quand je vois l’émoi qu’avaient suscité les vagues de suicides chez Renault et Peugeot, ou chez les gardiens de la paix, alors qu’aujourd’hui 6 octobre, pas une allusion sur ce suicide d'enseignante au journal télévisé de 13 h, il y a  de quoi se poser des questions...Barrez-vous pendant qu’il est encore temps, ou blindez-vous s’il ne vous reste que quelques années à tirer. Rappelez-vous que dans le privé, les p’tits chefs existent aussi, mais si vous faites preuve d’autant d’abnégation en entreprise que das vos classes, vos qualités (et vos diplômes) ne tarderont pas à être reconnus : montée en grade, prime de fin d’année, participation aux bénefs, comités d’entreprise, épargne d’entreprise, tout cela vous en ignorez tout ; et ne pleurez pas après vos vacances, avec les RTT c’est presque équivalent ; et quel bonheur de partir sur les routes, en villégiature, hors périodes scolaires...Vous m’en direz des nouvelles.
* Inspecteurs, Recteurs et autres pseudos- professionnels de l’éducation : continuez ainsi à régner sur votre valetaille ; d’ici que vos serfs se révoltent, vous aurez accédé à la retraite la plus imméritée qui soit.
* Chères mamans d’élèves ; délaissez votre balai à WC quelques années ; passez votre bac, une licence, puis réussissez le concours de l’IUFM ; ensuite allez enseigner ; vous viendrez après nous expliquer comment doit-on procéder pour concourir à l’épanouissement de votre énième petite merveille.



Ce commentaire pourrait sembler excessif...Cependant, je considère que le milieu des enseignants du Primaire s'est énormément dégradé depuis au moins 10 ans... Rigidité et autosatisfaction sont devenues les maîtresses de l'Instit. Plus l'on parle de travail en équipe, plus les frustrations sont sensibles. Car, à ce jour, l'idée d'équipe revient à exécuter les objectifs de chaque nouveau ministère...Plus de réflexion ni d'expression de l'art de la pédagogie qui me semble bien loin d'être une science, comme le considèrent les pédago-constructivistes qui nous bouffent la vie.
Pour ceux qui souhaitent plus d'infos sur le sujet, voir sur Sauver les Lettres.

Merci Charles !
J'approuve et soutiens totalement tes propos et j'attends encore les quelques personnes qui seraient prêtes à agir contre le harcèlement à l'Education Nationale...

 

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commentaires

B
Bonjour,Je suis enseignant dans le secondaire et actuellement en congé maladie car je fais des absès à répétition depuis la visite de mon inspecteur. Ce sont les médecins, sans que je parle de l'inspection, qui m'ont affirmé que mon problème de boutons est un problème de stress... (les analyses ne révèlent aucun problème) Et puis maintenant, je suis en train de faire une dépression... Je ne commenterai pas ce qui s'est dit pendant cette inspection, mais je peux vous dire que j'ai dû l'interrompre  en prenant mes affaires et en laissant seul ce juge incompétant dans ma salle de cours. Je ne suis pas violent mais ce jour là j'ai eu une envie de lui foutre mon poing dans la figure alors j'ai preféré partir.Pour sortir de cette crise qui n'en finit pas je suis persuadé  que la seule solution est de quitter l'EN. Difficile à faire quand on repense à l'investissement fournit pour y arriver. Et puis j'aime mes élèves, au moins avec eux tout va bien!Dans un sens ça me "rassure" de voir que je ne suis pas le seul dans cette position et cela me motive pour trouver un autre travail mais à l'étranger car j'habite près de la frontièreAvec ces politiques qui ne font que détruire le service public et qui font les beaux devant les caméras, je commence à detester et à avoir honte de ce pays qui est le mien.Voilà, juste un petit commentaire pour confirmer ce que dit le post. Bon courage à ceux qui resteront dans cette EN
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A
<br /> Comme je vous comprends! J'ai subi moi-même un harcèlement à l'Education Nationale.<br /> Il se trouve que je recherche des collègues qui ont été cassés par la hiérarchie, de quelque façon que ce soit AFIN DE VOIR SI NOUS POURRIONS LEVER L'OMERTA.<br /> Si vous êtes intéressés par le sujet, vous pouvez lire ces trois articles:<br /> <br /> http://aupays.desmerveilles.dalice.over-blog.com/article-14208610.html<br /> http://aupays.desmerveilles.dalice.over-blog.com/article-18378965.html<br /> http://aupays.desmerveilles.dalice.over-blog.com/article-14434519.html<br /> <br /> Je vous remercie de l'attention que vous porterez à mes propos.<br /> <br /> <br /> <br />
F
Bonjour,de l'indifférence à l'éducation nationale.De l'augmentation des souffrances.Du harcèlement.Voyez les chiffres donnés dans le commentaire d'un autre article de ce site.La droite ? Oui mais pas seule. Rappelons nous que l'étude sur "les pratiques du harcèlement en milieu éducatif" date de 1998. Que depuis cette date droite comme "gauche" ont bien ignoré les 2 femmes de l'EN victimes chaque semaine de viol commis par un collègue ou un hiérarchique (ENVEFF/RERS), les près de 100 personnels victimes chaque jour ouvré de "gestes ou propos sexuels non désirés" commis par la hiérarchie (Les prat. de Harcel. en mil. educ. JM Horenstein éd MGEN).Concernant "j'attends encore les quelques personnes qui seraient prêtes à agir contre le harcèlement à l'Education Nationale".Prêt à vous donner tous renseignements en ma possession.Merci de votre lecture.
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A
<br /> Et à quand une assos pour porter plainte ensemble?<br /> J'ai un dossier sous le coude...<br /> <br /> <br />
P
autant pour moi, je ne parlaios pas tant de pédagogie, qui n'est pas mon métier, que de traitement social de la quaotidienneté.<br /> Je ne peux pas juger de la destruction de l'outil soclaire par la gauche, mais j'en prend volontiers acte.
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P
Bien sûr, je politise le débat, car il faut quand même admettre que c'est la droite qui fait cadeau à peine élue de 15 milliards d'euros aux classes possédantes, et qui par là même hypothèque toute chance de relancer la politique sociale et d'investir dans ce qui fera la force de toute nation dans l'avenir, la formation de ses enfants. Donc, oui, la question est éminemment politique, car elle résulte d'une fascination du pouvoir par l'argent, et j'admets que cela remonte aux années Miterrand, donc je sais faire la part des choses. Cela dit, il faut convenir que depuis que la droite est au pouvoir, elle a largement détricoté toute la politique sociale, elle a fait fi de la solidarité, et érigé la réussite comme dogme. Pour autant, l'égalité des chances n'est pas là, on le voit avec le paquet fiscal, avec la carte scolaire, avec le durcissement de l'emploi et de son indemnisation. Et on le voit surtout dans les priorité du gouvernement, qui sont par exemple de supprimer 25 000 emplois dans l'éducation... Alors, oui, on peut se rappeler des grandes envolées lyriques de Sarko-Fillon-LAgarde-Bertrand sur la bouffée d'oxygène que leurs premières mesures allaient donner au marché de l'emploi, et que la croissance allait être au rendez-vous. Aujourd'hui, l'état est obligé de jouer les pompiers, car tous leurs bons copains du Medef ont planté lamentablement les finances publiques en emmenant leurs entreprises vers la faillite, tout cela pour faire des coups et des profits à court terme, en oubliant que le but ultime de l'entreprise, c'est la création de valeur et non la création de richesse. Je me rappelle de la solidarité qui existait dans les années 80/90 (oui, j'ai quelque recul par rapport à ça), et je sais au moins une chose, c'est que quelques aient été les dérives économiques du PS quand il était au pouvoir, il y a toujours eu un contre-pouvoir au sein de la majorité présidentielle avec l'apport des communistes. Quel est le contre-pouvoir au sein de la majorité sarkozyste ? Je n'en vois pas, ah, si, j'oubliais, le Nouveau Centre ! Quand le politique se courbe devant l'économique, on en arrive à des aberrations et des dérives qui amènent à des actes tels qu'Alice les rapporte. Je ne me voile pas la face, et je sais quelle est la responsabilité des parents par rapport au système éducatif, et d'autant mieux que pendant très longtemps (j'ai trois enfants qui sont en fac maintenant), j'ai milité au sein d'associations de parents d'élève, jusqu'à présider un conseil local. Mais sachez que pour quelques privilégiés qui peuvent suivre la scolarité des leurs enfants, combien sont-ils qui démissionnent, car partis le matin dès 7 heures, et rentrés le soir à 19 heures. Vous croyez que les conditions sont idéales pour élever ses enfants dans ce cas ? Et vous ne pensez pas que se décharger sur le coprs enseignant est un simple geste de survie, et je pèse mes mots ? Non, Lounna, je ne peux pas vous laisser dire que la question n'est pas politique, elle n'est QUE politique. Et quand je dis la droite, c'est parce qu'elle est au pouvoir depuis 2002, ce serait la gauche, on jugerait à l'aune des résultats. On assiste aujourd'hui à une dérégulation libérale qui atteint ses limites. Pour preuve la rerégulation du système financier et bancaire, sans que les fautifs soient de quelque manière exposés plus que ça. Et quand l'état aura racheté les banques pour leur éviter la faillite, ce sera encore des miliards d'euros qui se seront envolés et qui ne permettront pas de relancer la politique sociale, le logement, l'éducation, la recherche, l'innovation... Je ne vous convaincrai sans doute pas de remettre la politique (la vraie, celle qui donne des perspective, pas celle qui se couche et fait allégence au monde économique) au centre du développement humain et social. Mais j'ai trois enfants qui ont vos âges, et ils ont pris en main leur destinée sur ce plan, ma fille est conseillère munucipale à 21 ans, avec une délégation à la petite enfance, l'enfance et la jeunesse, et avec ses mots à elle, elle pourrait sans doute argumenter, car elle voit se qui se passe dans les crèches, les cantines, les centres de loisirs, les écoles... Alors, si, le débat est politique.
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A
<br /> Bien sûr que tout est politique! Mais je ferais une différence entre LA politique et LE politique. Quand on parle de la droite, dont je n'approuve pas vraiment<br /> les orientations, je constate que le gouvernement Sarkozy est bien pire que les autres...et je m'y attendais.<br /> Car il casse totalement les services publics.<br /> En revanche, sur le plan de l'Education Nationale, je persiste et signe en affirmant que la gauche n'a rien arrangé. Je n'ai pas vu les moyens augmenter, alors qu'ils se réduisent certes<br /> actuellement. Mais surtout, j'ai pu observer une destruction de la pédagogie sensée  en regard d'une pédagogie obsolète, TESTEE et ABANDONNEE par les Américains. Je ne vois pas bien là des<br /> tendances favorisant les enfants de milieux pauvres. La gauche pédagogiste n'a fait que renforcer les différences culturelles, mêm si elle a légèrement moins limité les investissements. De plus,<br /> c'est elle qui a achevé la possibilité chez l'enseignant d'être libre et indépendant. Par ce biais et les contraintes officielles qu'elle a créées, elle est devenue à mon avis stalinienne et guère<br /> moins destructrice que la droite.<br /> Philémon, si nous nous rencontrons le 17, j'espère que nous pourrons en reparler de vive voix.<br /> <br /> <br />
L
je suis d'accord avec charles mais point avec philemon, arretons de dire que c'est la droite, ne politisons pas cela, c'est une erreur de gouvernement et de societé .c'est la faute de nous tous, de ces parents qui se croient audessus des profs, et de la hierarchie qui e fait rien pour bien former, preparer, accompagner ses enseignant!c'est honteux par ailleur qu'il n'y a rien eu de dit au JT ce soir
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A
<br /> Lounna, tu as vachement raison! Car qui nous a OBLIGES à pratiquer des méthodes inefficaces et débiles? Les socialos, transmetteurs des théories pédago-constructivistes...<br /> remarque, ça a permis à certains du genre P.Meirrieu, à s'autodéclarer DOCTEUR en Sciences de l'Education! Facile, vu que ces Sciences ne sont pas reconnues par les autres facultés!<br /> <br /> <br />

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  • Passionnée par la frontière entre la norme et l’exception. Trop longtemps enseignante, j'ai rendu les armes plus tôt que prévu et je me consacre à ce que j'aime: l'écriture, les arts plastiques et les débats de société... et ça va chauffe
  • Passionnée par la frontière entre la norme et l’exception. Trop longtemps enseignante, j'ai rendu les armes plus tôt que prévu et je me consacre à ce que j'aime: l'écriture, les arts plastiques et les débats de société... et ça va chauffe

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