1 avril 2009
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Suite à mes articles sur le film
La Journée de la Jupe, 1 et 2 , Rosy m'a transmis ses réflexions sur les actions merveilleuses de certaines municipalités pour aider à résoudre "les problèmes de la jeunesse marginalisée dans les técis de banlieue".
Je ne m'étendrai pas sur les productions de Bégaudeau (livre et film) que je trouve nulles, mais plutôt sur ce que font les pouvoirs en place.
La droite UMP réprime à mort en multipliant les gardes à vue pour n'importe quelle broutille. Mais que fait-elle pour la prévention de la délinquance si ce n'est de compter et enregistrer le nombre de petits délits en tous genres? Que fait-elle pour l'éducation si ce n'est supprimer des postes d'enseignants et amplifier l'enseignement au rabais? Plus l'état prétend "intégrer" les enfants différents, plus il supprime les moyens néessaires à cet ambitieux projet: restrictions des enseignants spécialisés (RASED), prise en charge des élève en difficultés par les maîtres ordinaires déjà submergés de paperasserie et de "cas" insolubles, fusions d'établissements pour limiter le nombre de chefs d'établissements, etc...?
N'observant moi-même aucune obédience politique, vous pourrez vérifier par vous-mêmes sur tous les sites de Syndicats d'enseignants: SNUipp-FSU, SE-Unsa, et Sgen-CFDT, Sud Education, FO et leurs confrères du secondaire.
Quant à la gauche, se contente-t-elle de verser quelques larmes sur la douleur de ces pauvres chérubins malmenés ?
Que ce soit à Montreuil-sous-Bois (93) ou à Champigny-sur-Marne (94) l'attatitude démagogique et le soutien apportés à la jeunesse en dérive me semblent excuser, voire cautionner, ses comportements déviants.
Alors, en ce qui me concerne, je tire mon chapeau à Jean-Paul Lilienfeld qui a réalisé "La Journée de la Jupe" car pour une fois, quelqu'un a enfin osé montrer les états d'âme des enseignants qui sont chaque jour confrontés à une violence difficile à imaginer quand on n'est pas sur le terrain.
Et la belle Isabelle semble si convaincue et tellemnt convaincante!
J'adore le moment où, le revolver à la main, elle assaille ses élèves de questions du type: " Quel était le véritable nom de Molière? Vous ne savez pas? Répétez: Jean-Baptiste Poquelin"! Car la prof semble là défouler toute la hargne qu'elle a accumulée depuis si longtemps en s'attachant à un détail qui n'a finalement pas tant d'importance pour l'avenir de la littérature!
Pour voir un succulent extrait voici un lien sur Daily Motion car en ce moment j'ai pas mal de difficultés à publier mes articles comme je le souhaiterais.
Je laisse donc la parole à Rosy.
L'accumulation des problèmes (réels et fort bien dénoncés) nuit un peu au film, cela provoque une dramatisation excessive qui brouille le jugement.
Lorsqu'ai vu "Entre les Murs" j'avais déjà eu cette impression que tout ces jeunes ensemble
c'était un peu comme une bombe prête à sauter sur tout et n'importe quoi, n'importe comment. De l'énergie pure sans canalisation. Un torrent prêt à déferler. Il n'y a pas de civilisation là
dedans, c'est de l'énergie laissée à l'état brut..
Après "Entre les murs", "la Jupe" des jeunes ont parait-il protesté quant à
l'image négative que ces films donnaient constamment de la banlieue et d'eux-mêmes. Or, hier soir je suis allée voir :
L'association CinéVie, qui travaille dans le quartier notamment avec des adolescents, sur la production de courts métrages, organise une projection au Méliès lundi 30 mars à 20h, entrée gratuite !
Pour visionner les deux courts-métrages, allez sur le Site Cinevie.
Naïvement, je pensais voir qq chose d'un peu positif, tourné vers du constructif. Mais de
quoi était-il question ? de tunes, de baises, et de violence. Et pas pour dénoncer (ou alors je ne comprends rien à rien !) disons, au minimum, pour donner à voir, au milieu de jeunes qui
clamaient tellement leur enthousiasme (la plupart des acteurs étaient des jeunes du quartier) que tout dialogue était inaudible.
En fait, mon sentiment a été d'une complaisance certaine et tout au long, je n'ai pu
m'empêcher de faire un rapprochement avec l'attitude envers le mondialisme, la dérégulation. des décennies précédentes.
D'un côté des gens s'enrichissaient honteusement, d'un autre de plus en plus de gens
souffraient sans être entendus, et des voix s'élevaient pour prédire un désastre en train d'émerger. Mais ces voix là alors étaient des cassandres, des ringards qui ne comprenaient rien au
progrès, etc.... La gauche toute entière, culpabilisée, allait dans le sens du vent sans oublier toutefois de se servir au passage !
Et bien j'avais cette même impression avec ce film sur la vie d'une cité. La complaisance
ici en encore. Au nom de grands principes, il faudrait tout accepter, c'est la vitalité des banlieues qui s'exprime, ces jeunes renouvellent les modes de vie, apportent du sang neuf (tu parles,
là il versé à et en terre !!). Seulement, quand des imprudents se hasardent à émettre quelques doutes sur la validité des choix, on est ringard, on ne comprend rien
!
Jusqu'au moment où tout lâchera (voir "la jupe") ?
On file de l'argent à un sale film alors qu'il pouvait très bien être question des jeunes
qui cherchent en vain du travail, un logement, un sujet qui dénoncent les difficultés, les obstacles qu'ils rencontrent, parler des jeunes qui essaient de monter et se battent pour réaliser un
projet malgré les nombreux bâtons dans les roues. Ca existe !
Ben non, la tune, la baise, la mort. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'était pour
dénoncer, il suffisait d' entendre les clameurs enthousiastes de la salle.
On marche sur le tête ! Et ça m'irrite profondément !
Bon ce sera tout !
Amicalement - RMM