Effectuée auprès de 3 530 médecins entre le 17 et le 27 octobre, l’enquête réalisée, via Internet, par MG France et la CMH (Coordination médicale hospitalière) confirme les difficultés de communication autour du vaccin contre la grippe A(H1N1)v : 41,8 % des libéraux et 33,4 % des hospitaliers déclarent qu’ils ne sont pas prêts à se faire vacciner. Globalement, 36,8 % des médecins se déclarent réfractaires à titre personnel, contre 27,6 % il y a deux mois. À QUELQUES JOURS du coup d’envoi de la vaccination de masse et deux semaines après le lancement de la vaccination des hospitaliers, l’enquête de MG France et de la CMH, pour n’être pas un sondage, va interpeller l’opinion et les pouvoirs publics. Elle révèle que les réticences exprimées dans le corps médical contre la vaccination, malgré les efforts de communication scientifiques des dernières semaines, se maintiennent à un niveau certes minoritaire mais relativement élevé : globalement, 63,2 % des médecins se déclarent prêts à se faire vacciner. C’est mieux qu’il y a deux mois, lors de la précédente enquête, qui enregistrait 55,9 % de réponses positives à la même question. Mais les non progressent également, ils passent de 27,6 % à 36,8 %. Et alors que 16,5 % réservaient leur réponse en septembre, 100 % des participants à l’enquête expriment un avis. Côté hospitaliers, les oui et les non progressent : 66,6 % ont l’intention de se faire vacciner, contre 61,5 %, mais 33,4 % disent qu’ils ne le feront pas, contre 24 %. C’est chez les libéraux que le score des non atteint son plus haut niveau, à 41,8 %, contre 32,5 %. Les oui représentent 58,2 %, contre 47,6 % il y a deux mois. Ils sont certes majoritaires, mais l’opposition vaccinale s’accroît dans les rangs médicaux. L’enquête essaie de fournir une explication au refus du vaccin, en proposant diverses réponses. Ce sont les risques de complication qui sont évoqués par 71,3 % des opposants à la vaccination (72,5 % des libéraux et 70,2 % des hospitaliers). Vient ensuite la question des adjuvants, signalée par 70,3 % des médecins (67,7 % des hospitaliers et 73,6 % des libéraux). Également en cause, la double vaccination, avec 59,4 % des médecins (57,9 % des hospitaliers et 60,5 % des libéraux). Enfin, des critiques s’expriment quant aux modalités de l’organisation matérielle : 20,7 % des médecins déclarent qu’elle ne leur convient pas (22,10 % des hospitaliers et 31,7 % des libéraux).
Pour les organisations syndicales qui ont lancé l’enquête, il est donc
« urgent d’améliorer l’efficacité de la campagne de vaccination » et, en premier lieu, d’« impliquer directement les organisations médicales,
scientifiques, professionnelles et syndicales dans le plan pandémie ».
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