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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 17:20

 Lu sur Libération.fr 

 Mon commentaire à la fin de l'article.

Ne manquez pas d'aller lire le lien envoyé par Nelson, ICI : il résume TOUT, très clairement. 

 

18/02/2011 à 00h00

 

«La jouissance des femmes fait peur»

Interview

Point G . Odile Buisson, gynécologue, a réalisé des échographies du coït, révélant les transformations du clitoris.

32 réactions

Par CHARLOTTE ROTMAN  

  C’est une belle femme qui parle de sexe avec une joie exubérante. Elle emploie volontairement des mots crus, lâchés avec volupté, comme si c’était une incroyable transgression. Odile Buisson, 54 ans, est gynécologue obstétricienne à Saint-Germain-en-Laye. Persuadée que le point G n’est pas «un mythe moderne», elle a réalisé, en 2009 et 2010, les premières échographies du clitoris, et même du coït, grâce à «un couple de soignants volontaires dévoués à la cause des femmes» (Libération du 13 juillet 2010). L’anatomie féminine demeure peu explorée par la médecine et le plaisir des femmes tabou dans l’université française, déplore-t-elle avec beaucoup d’ardeur. Pourtant, «l’accès au septième ciel ne dépend pas de la seule qualité d’un amant». Démonstration dans un livre énergique (1).

 

Pourquoi ce livre, Qui a peur du point G?

J’ai eu envie de l’écrire après la polémique sur l’étude du King’s College de Londres qui dit que le point G n’existe pas. Pour vérifier une hypothèse génétique, les épidémiologistes ont sondé plus d’un millier de jumelles, âgées jusqu’à 83 ans, pour leur demander si elles «croyaient» avoir une zone «de la taille d’une pièce de 20 pence» sur la partie antérieure du vagin qui provoque un plaisir particulier quand elle est stimulée. Je critique leur méthode mais ils ont de bons attachés de presse, et la nouvelle a fait le tour du monde. J’étais très énervée, il fallait répliquer.

Qu’avez-vous mis en évidence avec vos échographies du clitoris?

Le clitoris est véritablement l’organe oublié! Il a fallu attendre 1998 pour en découvrir l’anatomie exacte, 2005 pour la première résonance magnétique nucléaire… Je me suis dit qu’on pourrait le cartographier, grâce à une échographie. J’ai travaillé avec Pierre Foldès, chirurgien spécialiste de la réparation du clitoris, notamment après une excision. Le clitoris n’est pas un petit bouton, c’est un organe bien plus large, constitué d’une double arche dont le sommet enserre la partie avant du vagin. L’échographie lors d’un coït a permis de visualiser les modifications anatomiques lors d’une pénétration vaginale. Le clitoris est alors comprimé contre la partie antérieure du vagin par les mouvements répétés du pénis. D’où la sensibilité particulière de cette zone.

 

ORGANES GENITAUX FEMININS

Droits réservés Odile Buisson

 

Qu’avez-vous à dire sur le point G?

Je ne prétends pas avoir découvert tous ses mystères, mais je dis que les femmes qui pensent l’avoir trouvé ne sont pas des hystériques. Il y a une logique anatomique à cela. Il faut leur faire confiance. Bien sûr, il n’y a pas d’explication purement mécanique, je n’évacue pas les autres composants du plaisir féminin, la psyché, le rapport à l’autre, des phénomènes neurologiques, biochimiques… Mais il n’y a pas de raison que ce soit un champ inexploré. Le plaisir féminin ne se loge pas que dans la tête. On ne fait pas l’amour avec son cerveau. Quand un homme bande mou, on ne lui dit pas «c’est psy!». Le problème c’est qu’en France, la médecine sexuelle féminine n’existe pas, n’intéresse pas. Je pense que le clitoris devrait être étudié de la même façon que son pendant masculin, le pénis. Si la recherche parvenait à faire chanter davantage le point G, personne ne s’en plaindrait.

Pourquoi un tel retard français?

On peut l’imputer à toutes sortes d’interdits psychologiques, et religieux. Et puis l’université française reste très androcentrée. Ce sont les hommes qui décident. Ils s’occupent de leurs affaires. Et puis je crois que cela fait plus sérieux de s’intéresser à l’érection car l’éjaculation et donc la reproduction de l’espèce y sont liées. Cela rend les recherches légitimes. Le plaisir féminin, lui, ne «sert»à rien ! La jouissance des femmes fait peur aux hommes, y compris aux chercheurs. Pourtant aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie, on trouve des centres de recherche en médecine sexuelle féminine.

«Celles qui ont des opinions plutôt libérales et aiment faire les gestes de l’amour ont davantage d’orgasmes que les autres», écrivez-vous. L’orgasme est-il de gauche ?

Très drôle. Libérale, c’est être douée pour la liberté, tranquille avec les mœurs. Or il me semble que, parfois, la gauche est bien ringarde et fait la police des comportements. Si l’on regarde ses positions hostiles à la gestation pour autrui ou à la prostitution… Non, le plaisir peut se trouver, ou pas, à droite comme à gauche.

(1) Odile Buisson avec Pierre Foldès : «Qui a peur du point G? Le plaisir féminin, une angoisse masculine», éd. Jean-Claude Gawsewitch, 217 pages, 18,90 euros.

(Droits Réservés Odile Buisson)

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En ce qui me concerne, je reste sceptique sur ce fameux point G et tient plus compte du rôle essentiel du clitoris souvent malmené par des partenaires un peu trop sportifs ! Non, le plaisir féminin ne repose pas seulement sur la compétence des hommes ; mais quand même, il leur faudrait avoir un minimum de connaissance du corps féminin avant de passer à l'acte avec l'obsession de la pénétration. Et surtout de la grande sensibilité du clitoris, qui, s'il est "utilisé" à la même puissance qu'un pénis, finit par être anesthésié! A la grande différence du vagin qui lui est beaucoup plus résistant. Alors, messieurs, n'écrasez pas trop le corps des femmes à ses endroits les plus sensibles !

En ce qui concerne les femmes, il me semble évident que pour tirer tous les bénéfices de leurs organes, il serait conseillé qu'elles commencent par les utiliser elles-mêmes . Car une chose est sûre: elles ne prennent pas toutes leur plaisir de la même façon. De même, leurs préférences varient en fonction de leur âge et de leur expérience. En tout cas, je ne remercie pas Mister Freud de n'avoir su reconnaître comme "valable" le seul orgasme vaginal en prétextant que la fixation sur le clitoris était une incapacité à accéder au stade génital, le plus haut degré de la maturité sexuelle selon lui. Mais quelles connaissances de la femme avait ce créateur de la psychanalyse, de nos jours une croyance que seules la France et l'Argentine continuent à pratiquer. Ma position sur la psychanalyse est bien connue de ceux qui lisent mon blog depuis ses débuts!

Lire mes articles sur le sujet, ici. 

 

FOI ET CROYANCES (1)   

 

 

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commentaires

S
It is a very informative post. It has got quality information about the women anatomy. I think you have done pretty a research on this topic to collect this much details. Even though it is about anatomy it has also got connections with the mental reactions of females. Thanks for such a nice post.
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N
<br /> <br /> Pour ma part, je suis de cette génération qui très jeune s’est intéressé aux combats du féminisme, et des ouvrages comme le rapport Hite ou les études sur l’éros et le plaisir de Nataël et<br /> Maskolo ont fait partie de nos lectures…mais qui s’en soucie aujourd’hui…<br /> <br /> <br /> http://1libertaire.free.fr/Plaisirseules.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et pourtant, quel magnifique combat que celui de la reconnaissance du corps des femmes et de leur droit à la sensualité et au plaisir…quelle victoire que la reconnaissance du droit à l’ivg et à<br /> la contraception… L’ombre obscure et morbide du sida a obligé à relever un peu ce voile…mais j’ai l’impression quand même d’assister depuis un certain temps à une régression. Le corps des femmes<br /> pourrait vite redevenir un grand oublié, et les restrictions budgétaires sur les soins les mettent en danger, moins de frottis vaginaux, un accès de plus en plus problématique aux gynécos et une<br /> précarité grandissante sont des facteurs qui nuisent aux femmes, car le dépistage est essentiel pour réduire les cancers féminins.<br /> <br /> <br /> Autre élément, ne peut on voir ici et là le retour d’une certaine idéologie de la femme/mère je veux dire le retour de l’amalgame maternité féminité ?<br /> <br /> <br /> Une femme est d’abord un être doté du caractère de féminité, et la maternité qui est un possible pour elle n’est pas une obligation pour valoriser son être.<br /> <br /> <br /> Par contre, ses spécificités concernant justement la sexualité et sa relation au désir et au plaisir le sont beaucoup plus.<br /> <br /> <br /> Il reste encore beaucoup d’éducation à faire en direction tant des hommes que des femmes sur la maîtrise et la compréhension de leur propre corps, et je ne suis pas sûr que les jeunes générations<br /> garçons comme filles aient bien intégré les choses.<br /> <br /> <br /> Je vois un retour d’une certaine mode machiste, avec ce qu’on a appelé la mode « racaille ».<br /> <br /> <br /> Je vois toujours dans nos institutions, même si elles ont progressé, une certaine tendance à poser toujours le modèle judéo-chrétien comme norme de la cellule familiale.<br /> <br /> <br /> J’ai 2 filles, qui sont adultes maintenant, et les anecdotes innombrables de l’irrespect et des incorrections sont indéniables.<br /> <br /> <br /> Bien sûr, l’intimité des relations est plus difficile à évoquer dans les rapports hommes/femmes, mais il faudrait être bien léger pour imaginer que les attitudes sociales et les idéologies à<br /> l’œuvre dans notre monde contemporain ne retentissent pas également dans la sphère intime.<br /> <br /> <br /> Merci donc à ces chercheurs de nous éclairer sur cette question essentielle du rapport au plaisir, et j’ai honte que si peu de considération soit prêtée à ce sujet d’étude alors qu’il apparaît<br /> comme évident que c’est un élément fondamental pour le bien être, l’équilibre psychologique et donc social par contrecoup, et je pense que des êtres satisfaits et comblés ont une relation plus<br /> harmonieuse avec eux-mêmes et autrui.<br /> <br /> <br /> La société entière y gagnerait considérablement…mais avant cela, c’est du bonheur et de l’épanouissement individuel qu’il s’agit…et les femmes sont des hommes comme les autres…Non ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Nelson<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> Je crois hélas que les motivations ou plus précisément le manque de motivations des chercheurs sur le plaisir féminin est le résultat d'une morale douteuse, qui s'exprime de façon plus barbare<br /> dans certains pays avec les mutilations sexuelles.<br /> C'est toujours et encore culpabiliser, frustrer, punir pour mieux dominer.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Que dire de plus? Sinon " Vive les femmes! " comme Reiser,<br /> <br /> <br />                        ou "Que vivent les<br /> femmes ! "<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> bon j'espere que les femmes vont se reveiller et commenter cet article tres interessant ma foi !!!!<br /> <br /> <br /> quant aux hommes je suis curieuse d'avoir aussi leur vision de la chose ....<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Envoie vite l'article à tes ami(e)s !<br /> <br /> <br /> <br />

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